samedi 27 septembre 2008

Free Tibet (du 10 au 14 septembre)

Afin de profiter un maximum des tibétains et de la montagne, on décide (moi et trois autres frenchis) de partir le mercredi soir pour revenir le lundi dans la matinée. Je vous rassure tout de suite je ne suis pas allé vraiment au Tibet, chose très difficile à réaliser ces temps ci, mais à Daramshala sur les premières pentes de l’Himalaya, où le gouvernement tibétain en exil s’est installé.

Siège du parlement tibétain, qui s’apparente plus à une place de village qu’à une capitale d’un pays

Nous voilà donc parti pour une nuit de 12h en bus pour touriste (fini les bus locaux). Cette fois-ci nous décidons de mettre le prix (10€ c’est une somme) afin de disposer d’un bus climatisé avec sièges inclinables et confortables en plus. Le grand luxe. Nous arrivons donc tôt le jeudi matin à Mc Leod Gang, à 4km de Daramshala (précision insignifiante vue de France je vous l’accorde), petit village de montagne paisible, habité en majorité par des tibétains et où se trouve la demeure du Dallai Lama, « His Holyness the 14th ». On y rencontre également de nombreux occidentaux venus apprendre le bouddhisme ou simplement découvrir la culture tibétaine comme moi.

Vue de Mc Leod Ganj

Première journée tranquille, à visiter la ville et ces temples bouddhistes, prendre le temps de vivre et faire des rencontres. Au cours de la journée on se f
ait recruter en tant que volontaires pour donner des cours d’anglais à des tibétains fraichement exilés. J’ai connu mieux comme professeur d’anglais, mais ce fut l’occasion de parler pendant près d’une heure avec des tibétains de mon âge. Ils m’ont ainsi décrit la situation au Tibet sous l’occupation chinoise.

Les tibétains y sont opprimés, leur culture réduit à néant (destruction de temples bouddhistes, interdiction de parler tibétain même entre eux…). Ceux qui en ont la possibilité et surtout le courage choisissent l’exil. Voyage pendant plusieurs mois à travers les monts enneigés de l’Himalaya, pour arriver au Népal ou en Inde comme à Daramshala, où en 1959, le 14ème Dallai Lama parti en exil, choisit d’y établir son gouvernement avec l’accord de l’Inde.

La journée se termine avec un petit concert de musique tibétaine destiné principalement aux occidentaux de passage. Au cours de la soirée, on fait la rencontre d’une canadienne d’environ 25 ans, venue apprendre la méditation, qui nous propose de venir avec elle le lendemain pour une randonnée.

Temple bouddhiste au centre du village, avec le chien de garde à l’entrée



Moines bouddhistes en pleine séance d’échange philosophique



Le lendemain nous voilà donc parti pour une randonnée de près de 7h avec la canadienne. Très rapidement au cours de l’ascension, on rencontre un autrichien qui accepte de nous suivre. Les paysages sont très comparables aux Alpes. N’étant que sur les premières pentes de l’Himalaya, notre point culminant ne dépassera pas les 3000m d’altitude. Le soir, pas assez fatigués de notre balade, nous partons faire la fête dans un bar rempli d’Israéliens (ne me demandez pas pourquoi il y en avait plein, je n’en sais rien). Bonne journée bien agréable et bien éprouvante.


Nos compagnons de voyage

La fin de notre séjour n’est pas très mouvementée. Grasse mat’, shopping tibétain, cours de cuisine tibétaine et dégustation. J’ai déjà tout oublié, mais j’ai les recettes, il n’y a plus qu’à tenter l’expérience à mon retour en France. Enfin bref, on profite, on flâne dans ce village paisible à discuter avec des tibétains très accueillants. Je n’ai qu’un regret, d’être déjà rentré.

dimanche 21 septembre 2008

Première virée au Rajasthan (du 5 au 8 septembre)

Mon public me réclame alors je me remets à mon clavier, et avec un peu de retard, je m’en vais vous conter mon séjour à Udaipur, l’une des principales villes du Rajasthan, où l’on y trouve palaces entourés de lacs et de montagnes vertes.

Pour oublier les exams et la foule de Delhi, un indien de ma classe me propose de venir avec lui à Udaipur où il a fait son bachelor (équivalent de la licence). Pour s’y rendre on prend le meilleur moyen de transport en Inde, le train, et « express » s’il vous plait (enfin 15h pour faire 600km, faut être indien pour appeler ça express). Arivée tôt le lendemain matin, on se rend aux résidences de son université où il y était comme chez lui et dès qu’il demandait quelque chose, les autres se mettaient en quatre pour l’aider. Les indiens ont un grand respect envers les ainés, et un an de plus suffit pour se faire appeler « Sir » (t’as compris petite sœur ?). C’est pour cette même raison qu’un étudiant m’a laissé sa chambre pour la nuit (lui je ne sais pas où il a dormi). Faut préciser que les étudiants n’avaient jamais parlé avec un étranger, ils ont donc tout fait pour que je passe un bon week-end et s’inquiétaient dès que j’avais l’air de m’ennuyer.

C’est ainsi que j’ai pu visiter la ville avec des étudiants comme guides, et le tout en moto s’il vous plaît. C’est tellement plus pratique, on profite beaucoup plus des paysages. Pour ne pas inquiéter ma mère je ne mentionnerais pas le fait que nous ne portions pas de casques, comme tous les motards d’Udaipur en l’occurrence. En même temps, les indiens n’ont pas la notion de sécurité routière. Cela vient peut-être du fait qu’ils croient en la réincarnation, donc à quoi bon s’encombrer de règles contraignantes, on fera mieux dans l’autre vie (ceci étant mon interprétation de l’hindouisme).

Un des palaces de la ville, au milieu du lac creusé par les différents Maharanas d’Udaipur (ce sont des Maharajas avec plus de pouvoir)

Si vous regardez bien, vous pouvez voir deux palaces, dont un sur la montagne, d’où j’ai pu prendre les photos suivantes

Vue d’Udaipur


C’est une ville paisible où il fait bon se promener le long du lac e
n admirant les palaces au milieu. Ce que j’ai préféré étant l’excursion en moto pour aller au palace sur la montagne d’où on a une superbe vue d’Udaipur et de ses alentours. Pour le reste du week-end, j’ai passé beaucoup de temps sur le campus de l’université à discuter avec les étudiants contents de pouvoir parler avec un étranger, sans oublier de faire la fête aussi. Ils m’ont fait essayer le whisky eau (moins cher que le coca), chose à éviter à l’avenir, c’est immonde.

Maharana de la soirée, ils attendent mon retour avec impatience

A suivre incessamment sous peu sur vos écrans, mon voyage au Tibet du week-end dernier…

jeudi 4 septembre 2008

Septembre déjà !

J’aurais aussi pu dire « Septembre seulement ! » mais cela faisait le gars pressé de rentrer dans sa France natale, qui ne supporte plus de vivre loin des chiens (non, pas les quiens). Seulement, car j’en ai fait tellement, j’en ai vu tellement, alors que je ne suis qu’au début du séjour. Déjà, car je n’ai pas vu le temps passer, il me reste tellement de lieux à découvrir.

L’adaptation ne fut pas aisée, mais maintenant je me sens presque chez moi. Je dis presque parce qu’en dehors du campus, je suis un touriste pour les indiens. Cela a ses bons côtés, les gens sont curieux, viennent nous parler, se renseigner sur notre vie, d’où on vient. Les sujets principaux sur la France étant Zidane et le foot, ou Nicolas et Carla (et oui, même ici j’y ai droit). Mais qui dit touriste, occidental de surcroît (c’est écrit sur ma tête de petit blanc), dit riche (du moins à leurs yeux). Il nous faut s’en cesse négocier les prix, surtout avec les chauffeurs de rickshaw, pour ne pas avoir à payer le triple du vrai prix. C’est souvent usant, mais on se fait à tout.

Et puis faut avouer qu’on est riche ici. Le pouvoir d’achat, thème cher à notre président, n’est pas comparable à celui en France. Ce n’est pas en France que je pourrais me permettre d’aller au restaurant tous les jours (entre 0,5€ et 7€ quand on se fait plaisir), faire des voyages presque tous les week-end (entre 10€ et 20€ tout compris, voyage, logement et nourriture), enfin bref, profiter de la vie sans me soucier de mon argent, pour voir en fin de mois que je dépense moins qu’en France. Le seul problème d’argent avec l’Inde c’est l’avion pour venir.

Pour ce qui est des cours, parce que je suis là d’abords pour ça au cas où cela ne se verrait pas, c’est loin d’être évident. Non pas que le niveau soit élevé, mais quand on rajoute la difficulté de la langue c’est une autre paire de manches. Mes premiers exams sont loin d’être une totale réussite et pourtant je n’ai jamais autant travaillé depuis la prépa. Selon les indiens de ma classe c’est la même chose pour eux, mais je n’en crois pas un mot. Contrairement à moi qui suis venu ici pour découvrir un pays, pour eux c’est très important de réussir à l’IIT. C’est une fierté d’avoir été admis comme on peut le voir sur certain T-shirt de l’IIT : « I am what you dream to be ». Donc l’ambiance est plutôt studieuse et je passe pour un vrai touriste à côté. N’empêche que le touriste a surpris tout le monde (moi le premier) en majorant l’exam de statistiques. Félicitation du prof suivi des applaudissements des élèves. Cela illustre parfaitement l’importance des résultats pour les étudiants. On ne verrait pas ça en France. Moi, j’étais content mais ce n’est qu’une note, et puis je n’ai pas de mérite, ils ne sont pas très bon en maths (on fait trop de maths en France).


A propos des locaux, ce n’est pas le grand luxe mais ça reste riche pour l’Inde. Vu de l’extérieur les bâtiments font vieux, par contre à l’intérieur et ben… c’est vieux aussi. C’est sûr, ça n’a rien à voir avec l’Ecole des Mines à Nantes, mais ils ont tellement de fric aussi, à plus savoir quoi en faire. Après les écrans plats dans le hall, les portes coulissantes de supermarché à l’entrée, c’est quoi la nouvelle « amélioration » à l’école ? Des escalators pour remplacer les escaliers ? Non franchement, les conditions de travail et de vie sur le campus sont très correctes.

On m’avait parlé d’un coup de blues au bout d’un ou deux mois en Inde. J’attends toujours. Il est vrai que vous me manquez tous (surtout la famille), qu’un peu de bouffe française de temps en temps suffirait à mon plaisir (ça passe par la poste le saucisson et le camembert ?), et puis un an sans accordéon ça va être long (ça me démange déjà). Mais je ne suis pas pressé de rentrer pour autant, au contraire. Maintenant, pour oublier ces exams, et avant de me remettre au travail, un petit voyage s’impose. Direction le Rajasthan…