mercredi 27 août 2008

Haridwar (du 23 au 25 août)

Encore en vadrouille vous allez me dire. J’en profite, c’est le dernier week-end avant les premiers exams (et oui ! Je bosse aussi). Comme vous l’aurez compris dans le titre, ce week-end nous sommes allez à Haridwar. C’est vrai que je ne me casse pas trop la tête pour les titres. Par « nous » j’entends 4 français, les même qu’à Rishikesh et Mussorie, là où j’étais il y a trois semaines (faut suivre un peu, j’en vois qui ne suivent pas, attention j’en prends notes). Donc pour les plus attentifs (euh… y en a ?), il y a trois semaines une famille indienne nous a invité à passer le week-end chez elle. Pour être plus précis, ce sont un indien d’une trentaine d’année, ingénieur ou quelque chose dans le style, et une jolie demoiselle de 18 ans. Ils habitent dans le même appartement avec la famille de la fille.

Arrivée vers 12h le samedi, on passe d’abords la journée à visiter Haridwar. Petite ville sur les bords du Gange ; presque un village (environ 220 000 habitants, ridicule !). Qui dit Gange, dit ville sacrée et baignade dans le fleuve. En prenant un bain dans le Gange, on se purifie de tous ses pêchers et on repart de zéro. Plutôt pratique. Je repasserais pour un shake-up complet avant de partir pour la France.


Piscine municipale sacrée. Plus sérieusement, c’est un canal qui dérive le Gange, et sécurise la baignade. Tout a été pensé.




Shiva nous accueille à l’entrée d’Haridwar




Arrivée du Tour de France ? Plus précisément, tous les soirs, des centaines, voire des milliers (on ne sait plus trop avec les indiens) de fidèles se réunissent et jettent des feuilles de bananiers, remplies de fleurs avec une bougie, dans le fleuve en guise d’offrande.


Et la famille indienne dans tout ça ? Pour commencer, on a passé le samedi soir avec l’ingénieur. Il a tenu à nous faire plaisir et à tout payer. Pour cela, on a fait plusieurs kilomètres pour sortir de la ville pour pouvoir manger de la viande et boire de l’alcool. Car en répondant « oui, pourquoi pas » à la question, « vous voulez boire de l’alcool ? Manger de la viande ?», on ne se doutait pas qu’il fallait sortir de la ville où viandes et alcools sont interdits. Après une excellente soirée, nous avons passé la nuit chez lui.

Le lendemain, petit déjeuner indien servit au lit par la jolie demoiselle (voir plus haut). En attendant le retour de notre ami Karajmit (l’ingénieur, pour ceux qui n’ont pas vu la transition), nous passons la matinée à discuter avec l’indienne et un ami à elle. Justement, parlons un peu d’elle, Shelly. Pas très indien comme prénom mais c’est comme ça qu’elle veut qu’on l’appelle. Ce n’est pas pour me vanter, mais j’ai eu droit à une avalanche de flatteries (« you are cute, sweet », et j’en passe), plus ou moins originales parfois : « je n’aime pas trop ton prénom, je vais t’appeler Leonardo DiCaprio parce que tu lui ressembles » (non franchement je suis mieux que lui ?). Et tout ça sans rien faire. Mon charme a agit pour moi (c’est mon blog, je me lance des fleurs si je veux). Par contre, là où j’ai échoué, c’est au moment de passer au repas qu’elle avait préparé en me répétant « j’espère que tu vas aimer », et que j’ai dû refuser à contre cœur pour cause de problèmes, euh, comment dire, gastriques (ce sont des choses qui arrivent en Inde). Je l’ai vexée, sans aucun doute. J’ai quand même eu droit à « I will miss you » avant de prendre le train le soir. C’était un peu déroutant mais cela fait toujours plaisir.

Le retour sur Delhi se fait de nuit, par train cette fois-ci. Ce n’est pas le grand luxe mais on y dort bien. Par contre faire 230km en 9h ça tiens du miracle. A chaque fois que j’ouvrais l’œil, le train était en gare. Je n’ai pas cherché à comprendre, c’est l’Inde, on se laisse porter.

dimanche 17 août 2008

Au pays des Sikhs (du 15 au 17 août)

Après 15 jours à Delhi, un petit voyage s’impose. Direction Amritsar, la capitale spirituelle des sikhs. C’est quoi les sicks ? Très bonne question. Alors, un sikh c’est un indien qui n’a pas eu connaissance de l’invention des ciseaux et du rasoir. En effet, en principe, un vrai sikh ne se rase jamais la barbe, et ne se coupe jamais les cheveux. Il les enroule soigneusement, et les cache derrière un turban. Je dis en principe, car souvent il se taille quand même la barbe. Le sikhisme est une religion monothéiste à mi-chemin entre l’hindouisme et l’islam (si j’ai bien compris).

Amritsar se trouve près de la frontière pakistanaise, et ne vaut le détour que par la présence du Golden Temple (Temple d’or, je préfère traduire, tout le monde n’est pas bilingue), lieu de pèlerinage des Sikhs.


Départ le vendredi soir vers 22h, pour 9h de voyages. J’avais dis plus jamais le bus de nuit, alors
pour se rendre à Amritsar, j’ai pris... le bus (vraiment aucune parole), et je n’aurais pas dû. Il y avait du monde cette fois-ci, donc pas possibilité de s’allonger. Par tranche d’une dizaine de minutes, j’ai dormi à peine 3h. Mais bon, le voyage méritais d’être fais. En effet, le Temple d’or est vraiment magnifique, c’est très paisible malgré la foule, les sikhs sont très accueillants. Beaucoup viennent nous serrer la main, se renseigner d’où on vient, prendre des photos avec nous. On est l’attraction de la journée.



Avant de rentrer dans le temple, on doit se couvrir la tête et se découvrir les pieds. Au milieu d’un bassin sacré où les sikhs se baignent (enfin bon, ce n’est pas une piscine non plus, c’est pour se purifier), se trouve le temple de marbre recouvert d’or. On s’est simplement assis sous les arches qui entourent le lac, admirant les fidèles se rendant dans le calme vers le temple. Le midi, un repas gratuit est servi pour tous, fidèles ou petit français. Il suffit de s’asseoir par terre avec tout le monde et d’attendre d’être servi. Le soir on profite encore du bon accueil des sikhs en dormant dans les dortoirs du temple (du moins à côté) mis à la disposition de tout le monde. Petit week-end économique.



Pour le retour, on arrive à trouver un train le dimanche matin pour Delhi. C’est mieux que le bus mais ce n’est pas le TGV non plus. Le trajet dure 8h (presque comme le bus), sur des bancs en bois, serrés que même des sardines n’accepteraient pas. Faut signaler qu’il n’y avait que la plus mauvaise classe de disponible. Apparemment les autres classes sont confortables.

lundi 11 août 2008

Rishikesh et Mussorie (du 01 au 03 août)

Premier week-end en dehors de Delhi, on va chercher le frais, la montagne, sur les premières pentes de l’Himalaya. Rishikesh se situe à peine à 250km de Delhi mais il faut près de 7h de bus pour y accéder. Cela se fait convenablement, mais faut pas avoir peur d’être secoué et penser à prendre des boules quiesse pour supporter les coups de klaxons du chauffeur.


Rishikesh ne se trouve qu’à 300m d’altitude. C’est la capitale du yoga, où de nombreux « babas cools » occidentaux viennent méditer. Ville religieuse du fait de la présence du Gange, le fleuve sacré.

Trayambakeshwar Temple, sur 13 étages, et la passerelle pour accéder à l’autre rive du Gange

Non, ce n’est pas un zoo, les singes circulent librement dans le village

Après une petite heure de montée, petite baignade dans la cascade
Vues du Gange dans la vallée, avec Rishikesh en fond


Après une journée à Rishikesh, on prend le bus pour Mussorie, 3h de route. Ville fondée par les anglais pour échapper à la chaleur de Delhi, à 2000m d’altitude. Malheureusement, en arrivant, on tombe dans les nuages (donc pas de photos). Le frais est quand même de la partie, c’est ce qu’on était venu chercher. On en profite pour faire des rencontres, et se faire inviter par une famille indienne à passer un week-end chez eux à Haridwar, non loin de là. Rendez-vous dans trois semaines. Le retour pour Delhi se fait également par bus. 8h de route, arrivée vers 4h du matin. Il n’y a pas grand monde dans le bus, je peux donc m’allonger pour dormir, du moins essayer. Entre le klaxons, les coups de freins et les trous dans la route qui me font sauter de 10cm de mon fauteuil, le voyage est éprouvant. La prochaine fois je prends le train.

Old Delhi

Petite excursion dans Old Delhi, quartier populaire de Delhi (enfin, plus populaire que les autres). La pauvreté y est plus importante mais cela reste magnifique à voir. Pour ce qui est de la pauvreté à Delhi, il est fréquent le soir, de voir des familles entières se préparer à passer la nuit au bord de la route. Beaucoup d’enfant mendient, c’est assez dure à supporter. Dès que je vais en ville j’ai à faire à la mendicité. Une petite fille m’a demandé de l’argent, j’ai refusé ne pouvant pas satisfaire toute les demandes, elle m’a fait un signe du genre « c’est pas grave » et elle est partie en me saluant de la main avec un grand sourire sur un visage triste. Je me suis senti bête de ne rien lui donner, mais bon, je savais quand venant ici je serais confronté à la misère et que je ne pouvais rien y faire. Faut prendre sur soi.
Le Red Fort, d’où Nehru proclama l’indépendance en 1947

Ruelle d’Old Delhi, avec rickshaw à pédales

Un classique, la vache à bosse avec la peau sur les os, errant dans les rues

Non, ce n’est pas un jour de grande affluence, c’est l’Inde avec son 1,1 milliard d’habitants. Il y a du monde partout, c’est affolant, ça me change de Nantes


Voici différentes vues de la mosquée Jama Masjid, la plus grande mosquée d'Inde, 3ème pays musulmans au monde

samedi 9 août 2008

Nehru Place et Lotus Temple

Pour faire ses courses à Delhi, il existe une multitude de marché en tout genre, pour les fringues, l’électronique… Ce n’est souvent pas cher, tout est négociable. Voici quelques photos de Nehru Place, marché bondé de monde (22 juillet).
Différentes vues de Nehru Place

Non loin de Nehru Place se trouve le Lotus Temple, temple du siècle dernier. Ce n’est pas ce que les indiens ont fait de mieux niveau architectural mais cela reste beau à voir. Différentes vues du temple :
Si, si, je vous jure on se fend la gueule

vendredi 8 août 2008

Les Jardins des Lodi

Première sortie dans Delhi, le 21 juillet, dans les jardins des Lodi. Superbe parc en plein Delhi, un peu de silence dans cette cacophonie de klaxons, où l’on y croise des vestiges de mosquée et de tombeaux :
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Entrée d’une vielle mosquéeAutre partie de la mosquée

Une française, Gladys, et l’américain Stephan


Bastien et Julien, tous 2 français

Vieux tombeau laissé à l’abandon

Transports dans Delhi

Les transports en commun indiens sont une grande expérience : le bus en ville qui n’attend pas tout le temps que tout le monde soit monté, on voit ainsi des indiens sauter dans les bus en marche ; le rickshaw, avec un moteur de mobylette boosté, meilleur moyen pour circuler dans Delhi pour se faufiler dans les bouchons, par contre niveau sécurité se serait interdit en France ; pour les grandes distances restent encore à essayer le bus et le train, de nuit ou de jour.
Plus de 45 min debout dans cette boîte à sardines, tentant de trouver un peu d’air dans ce mélange de sueur et d’odeur en tout genre

Rickshaw à moteur et Rickshaw à pédales

Les premiers 15 jours

Après quelques aménagements, et beaucoup de nettoyage dans ma chambre, je me sens un peu plus chez moi. On est une vingtaine d’étrangers sur le campus, tous regroupés dans le même couloir. Enfin, « étrangers » pas tout à fait. On est 11 français et 3 suisses francophones, pas top pour apprendre l’anglais. Il y a quand même un américain (mais cet idiot s’obstine à vouloir améliorer son français avec nous !). Il y a aussi des allemands mais qu’on ne voit pas souvent. Tant pis pour l’anglais, au moins ils sont tous très sympa, on devrait passer une super année ensemble. Je perfectionnerai mon anglais avec les indiens et pendant les cours.

Justement, l’anglais indien, c’est presque une autre langue. Je ne comprends pas toujours ce qu’ils racontent et ils osent dire que je parle mal. Je répète plusieurs fois la même chose en changeant légèrement la prononciation avant qu’ils ne comprennent. Est-ce qu’on reprend les étrangers quand ils parlent français avec un léger accent et en inversant féminin et masculin : « le voiture, la garçon » ? Pour les profs c’est un peu mieux, j’arrive presque à tout comprendre (c’est mieux pour ne pas devoir refaire mon année en France). Mais bon, les gens de ma classe sont super sympa, je suis un peu l’attraction de ce début d’année pour eux.

Parlons un peu de la bouffe maintenant. Je ne vais rien vous apprendre en vous disant que les plats sont principalement végétariens, sans bœuf bien sûr, épicés, avec beaucoup de riz. Le pays est parfait pour devenir végétarien comme la plupart des indiens, qui le sont plus par soucis financier que par idéal. Pour les carnivores comme moi, il y a quand même de la viande (volaille, mouton, porc). Une petite virée dans le quartier tibétain, et voilà qu’on trouve du bœuf au menu (la cuisine tibétaine étant excellente). Une envie d’un retour à la vie occidentale, il y a des Mc Do partout (sans big mac, faut pas rêver non plus). Mais les restaurants indiens suffisent amplement à me satisfaire. Par contre, il ne faut pas avoir peur d’être malade le lendemain, surtout les premières semaines (ça vient de l’hygiène ou des aliments ?).

Le Mess : notre cantine, loin d’être bonne, mais au moins c’est gratuit. Principalement végétarien, les menus sont répétitifs. On mange directement dans le plateau comportant plusieurs compartiments, le tout avec une cuillère et les mains.

Premières impressions

Le dimanche 20 juillet 2008, vers 10h, me voilà parti pour Delhi, 8h de vol. Je ne réalise pas encore où je vais mettre les pieds. Je débarque vers 22h à Delhi (heure locale, 3h30 de décalage avec la France, et 4h30 et hiver). Il fait une chaleur étouffante, les chauffeurs de taxis tous plus louches les uns que les autres tentent de m’escroquer. Auraient-ils reconnu an moi un petit européen complètement paumé ? Heureusement un étudiant de l’IIT doit venir me chercher. Du moins je crois. 23h30 toujours pas de trace de ce mystérieux étudiant, je vais devoir dormir dans l’aéroport. Ca commence bien ! Je le trouve enfin, direction le campus.

Première expérience routière dans le taxi. Les indiens sont plutôt zens, presque lents, mais sur la route ce sont de vrais décérébrés. Faut le vivre pour le croire. Apparemment il existe un code de la route mais personne ne l’applique, à part la conduite à gauche qui est respectée (ou pas). Les routes sont souvent défoncées mais ce n’est pas une raison suffisante pour ralentir. Ils utilisent le klaxon en permanence, c’est plus pour dire « attention j’arrive, dégage », que pour dire « fais gaffe chauffard ». Je serais sûrement partiellement sourd pour mon retour en France. Enfin bref, ça fait parti du folklore.

Arrivée au campus de l’IIT, je découvre ma chambre.

Le grand luxe, le Ritz n’a qu’à bien se tenir

Lit très confortable, s'adaptant à la forme du corps pour un meilleur sommeil

Climatisation révolutionnaire

Sièges grand confort

La moustiquaire, meilleure rempart contre les p'tites bébêtes à maladies

J’avoue, le choc a été dur. Ma première nuit ne fut pas évidente (trop chaud, je mets le ventilo, trop de bruit j’éteins le ventilo, trop chaud je mets le ventilo…). De plus la parano des moustiques s’installe, j’essais de mettre ma moustiquaire en pleine nuit, sans clou, la galère. Je meurs de soif, mais je n’ose pas boire de leur eau. Je décide d’aller aux toilettes. La propreté est encore plus négligée que dans un camping sans étoiles (il n’existe pas de photos des toilettes, ne voulant pas choquer mes lecteurs). Mais qu’est-ce que je suis venu foutre là ? Demain je prends le premier avion pour la France.

In live from Gandhi’s country

Il y a de cela bientôt trois semaines, je pris l’avion pour Delhi afin d’y découvrir l’Inde et ses habitants (les indiens sans plumes, et non pas les hindous comme je l’ai souvent entendu) et d’améliorer mon anglais qui est loin d’être parfait (ah bon ?). J’ai donc débarqué dans ce pays chaud et humide, où les moustiques « ils te piquent pas là-bas, ils t'empalent ! », où quand il pleut tu n’as plus qu’à essorer tes fringues, où les gens parlent principalement hindi, et quand ils parlent en anglais c’est encore de l’hindi pour moi. Mais quelle idée loufoque vous allez me dire, pourquoi partir si loin, dans un pays où l’on rencontre la misère à chaque coin de rue, où les vaches ont envahi les rues mais évitent mon assiette, alors qu’on est si bien en France avec « notre pinard et notre camembert » ?


Je suis parti en échange d’un an à l’IIT Delhi afin d’y réaliser mon avant dernière année d’école d’ingénieur en logistique. Mon école (Ecole des Mines de Nantes pour ceux qui ne sauraient pas, ou qui auraient oublié, ou qui n’écoutent jamais quand je parle) nous propose de partir un an à l’étranger. J’avais envie de dépaysement (je crois que je suis servi) et l’Inde me paraissait un superbe pays, anglophone en plus (enfin presque…). J’ai choisi l’Inde plus pour la différence culturelle, la beauté du pays, que pour la qualité de l’université. Par chance, l’IIT Delhi est l’une des universités les plus reconnues au monde, petit bonus non négligeable. Quoiqu’il en soit l’expérience d’une année en Inde ne peut être qu’enrichissante et inoubliable.